La disparition prochaine de l’IRPP en République du Congo 🇨🇬

Depuis quelques jours, l’annonce de la disparition prochaine de l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP) en République du Congo alimente les discussions.

Entre inquiétudes, indignations et multiples interprétations, chacun y va de son avis. Pourtant, cette suppression ou encore cette réforme ne découle pas d’une initiative purement nationale : elle s’inscrit dans un cadre communautaire, il s’agit d’une directive de la CEMAC.

Qu’est-ce que l’IRPP ?

L’IRPP est un impôt annuel établi sur la totalité des revenus catégoriels dont dispose les personnes physiques au cours d’une année.

L’IRPP avant disparition prochaine.

L’IRPP avant disparition prochaine est constitué de sept (07) catégories de revenus à savoir :

- les traitements, salaires, indemnités, émoluments, pensions et rentes viagères ;

- les revenus fonciers ;

- les revenus des capitaux mobiliers ;

- les plus-values réalisées par les personnes physiques et assimilées ;

- les bénéfices des activités industrielles, commerciales et artisanales ;

- les bénéfices des professions non commerciales et revenus assimilés ;

- les bénéfices de l’exploitation agricole.

Pourquoi parle-t-on de sa suppression ?

Contrairement à ce que beaucoup pensent, il ne s’agit pas d’une décision politique interne ou d’un choix du gouvernement congolais isolé.

La suppression ou la réforme découle d’une directive de la CEMAC (DIRECTIVE N°0119/25-UEAC-177-CM-42) portant harmonisation de l’imposition des revenus et des bénéfices dans les Etats membres de la communauté.

DIRECTIVE N°0119/25-UEAC-177-CM-42

Cette directive de la CEMAC fait obligation aux pays membres de transposer les dispositions contenues dans cette dernière dans leur droit interne au plus tard le 31 décembre 2025.

De ce fait, au regard de son contenu, cette directive entraine la suppression de l’IRPP au plus tard le 31 décembre 2025.

Depuis l’annonce, les réactions ne manquent pas.

Certains y voient une opportunité de réforme positive, permettant de moderniser la fiscalité.

D’autres, en revanche, redoutent une hausse déguisée des prélèvements ou une réforme imposée sans réelle concertation.

Les débats sont d’autant plus vifs que l’impôt touche directement le portefeuille des citoyens. 

Dans un contexte économique encore fragile, les Congolais s’interrogent :

« Si l’IRPP disparaît, que paierons-nous à la place ? »

« Les salaires nets vont-ils augmenter ou diminuer ? »

« L’État y gagnera-t-il ou les ménages en souffriront-ils ? »

Que va-t-il remplacer l’IRPP ?

La directive ne signifie pas que les citoyens ne paieront plus d’impôt sur leurs revenus. Au contraire, il s’agit plutôt d’une restructuration du système d’imposition.

L’IRPP sera remplacé par quatre (04) notions regroupant les sept (07) catégories de revenus cités ci-dessus et ce, conformément à la directive CEMAC, à savoir :

- l’impôt sur les traitements et salaires (ITS) ;

- l’impôt sur les revenus fonciers (IRF) ;

- l’impôt sur le revenu d’affaires (IBA) ;

- l’impôt sur le revenu des capitaux mobiliers (IRCM).

Il s’agit d’une réforme à suivre de près. Quoi qu’il en soit, la suppression de l’IRPP marque une étape majeure dans la refonte fiscale du Congo.

Les prochains mois seront décisifs, le gouvernement congolais devra préciser les modalités d’application de cette réforme et mener une communication claire et pédagogique pour apaiser les inquiétudes et éviter les malentendus.

En résumé :

La suppression de l’IRPP au Congo résulte de la directive CEMAC et non d’une décision nationale isolée même si l’objectif pour le gouvernement derrière ce changement est d’augmenter les recettes fiscales de 17% en 2026.

Une nouvelle forme d’imposition sur les revenus viendra le remplacer.

En somme, le défi majeur reste la transparence, la pédagogie et l’équité fiscale dans la mise en œuvre de cette directive.

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